Cliquer ici pour nous envoyer vos questions/Clic here to send us your questions
<aucun>
fondation.arman@bluewin.ch
Dimanche 22 avril

Y'a t'il un musée ou une galerie où Arman aurait rêvé voir exposer ses œuvres?

- Une chose est certaine, il aurait été très heureux d'avoir une rétrospective, de son vivant, au CENTRE POMPIDOU à Paris.

Comment pensez-vous qu'Arman aurait réagi, par sa création, aux regard des grands événements (politique, écologique) qui se passent aujourd'hui?

- Pour l'écologie, Arman avait une théorie assez particulière. Il estimait que pour la survie de la planète, l'extinction de l'humanité était peut-être un mal nécessaire. Il pensait qu'un jour un virus ou un rétrovirus serait assez rapide pour mettre à mal la croissance de l'homme sur cette petite planète (du genre tu éternues tu meurs). Je ne sais pas s'il avait lu Stephen King.

- Arman aimait la pensée et sa potentialité à imaginer la pluralité de scénarios pour réfléchir sur les questions de l'humain et de son interaction avec le monde environnant. Inlassable à chercher à se cultiver, il pouvait ainsi multiplier les prédictions hypothétiques de notre devenir. Curieux à l'infini de l'Histoire de l'Homme et trés cultivé par le fait, il avait une vision d'avenir peu optimiste de notre avenir, voir quelquefois apocalyptique!

- Arman militait contre le racisme, l'apartheid, le nazisme... Les dérives extrémistes en général et plus particuliérement le fanatisme, religieux ou politique. Il avait même annulé sa première rétrospective à Nice, pour l'inauguration du MAMAC, parce-que Jacques Médecin, maire de Nice à l'époque, avait tenu des propos antisémites et accueilli à bras ouverts, en lui remettant les clées de la ville, à un ancien officier nazi...

- Quant à la politique, il était toujours engagé et disait que "si on ne s'occupe pas de la politique, c'est la politique qui s'occupe de nous". Ce qui peut valoir dans l'actualité à se motiver à se rendre aux bureaux de vote!
Plutôt à gauche, il considérait que pour que la société de consommation continue il fallait qu'il y ait plus de partenaires et militait pour que le tiers monde sorte de sa pauvreté.
C'est par sa représentativité qu'il faisait trace. Je me rappelle les manifs du 1er mai 2002, à Nice, pour la mobilisation contre la montée de l'extrême droite, il avait fait une pancarte libéllée comme ça: "Atelier Arman, art dégénéré, PAS LA PEN ICI" ... La reprise plus ou moins digérée du programme culturel du 3ème reich par le FN, notamment en ce qui concerne "l'art dégénéré", n'était pas pour lui plaire!
Son regard de créateur était focalisé comme témoin de son temps. Et l'un de ses principes quant à cette activité tient de ces deux mots dont il faisait sa devise: "VU, PRIS". Deux verbes, qui impliquent bien l'énergie d'un perpétuel mouvement qui donne sens à la manière dont il a toujours usé de la reconstruction dans cette activité visionnaire. En accumulant, brûlant, cassant, destructurant et restructurant l'objet de la vision, il pose la question et donne la solution. C'est le mouvement de pensée qui s'approprie le monde pour le réinventer qui devient l'acte créateur. Nous laissant toutes possibilités à imaginer le geste que nous pourrions penser à notre tour face aux "grands évènements qui se passent aujourd'hui" pour reconsidérer le tout... Sorte de message dont son oeuvre reste dépositaire pour signifier une époque et dire que ce qui peut changer tout, c'est notre propre capacité à utiliser et mobiliser notre acuité visionnaire?

Est-il arrivé à Arman d'être totalement déçu par l'une des ses créations?

- Plus d'une fois. Et comme il n'en voulait pas de ratées, il la (les) détruisait.
Comme chez tout artiste prolifique, il pouvait avoir du rebus, mais il estimait que "plus il y a de production plus il y a de chances de produire des chefs d'œuvres"... Point de vue qui rejoint les grandes lois de la nature qui le fascinaient mais peut devenir la source d'une grande discussion.

pas la peine
©Jean Ferrero

Is there a museum or a gallery where Arman would have dreamed to see his work displayed ?

- One thing is sure, he would have been very happy to have a retrospective, while he was alive, at the CENTRE POMPIDOU in Paris.

How do you think Arman would have reacted in his creation in view of the current events (politic, ecological) occuring today ?

- For ecology, Arman had a rather particular theory, he estimated that for the survival of planet, the extinction of humanity was perhaps a necessary evil. He considered that one day a virus or a retrovirus would be sufficient to limit the expansion of mankind on this small planet (a sort of virus where you sneeze; you die). I do not know if he had read Stephen King.

Arman liked thinking and the potentiality to imagine multiple scenarios to reflect on the questions of humanity and its interaction with its surrounding world. Tireless in seeking to educate himself, he would multiply the hypothetical predictions for mankinds future outcome. Infinitely curious about the History of mankind and indeed very cultivated, he did not have a very optimistic view of our future, even sometimes apocalyptic!

- Arman was highly engaged against racism, apartheid, Nazism… Extremism in general and in particularly religious or political fanaticism. He had even cancelled his first retrospective in Nice, for the inauguration of the MAMAC, because Jacques Médecin, mayor of Nice at the time, had expressed anti-semitic comments and welcomed with open arms a former Nazi officer, even giving him the keys to the city…

- As for politics, he was always engaged and used to say “if one does not deal with politics, one day politics will deal with you”. This still remains an important ideal, particularly today, in justifying a visit to the polling stations!
Politically orientated rather to the left, he considered that if the consumer society must continue, it is necessary that there be more partners and pleaded for greater effort to help the Third World come out of its poverty.
By representating himself he tried to show the way. I remember the protest march of May 1st 2002, in Nice, for the mobilization against the rise of the extreme right, he made a placard which said: “Atelier Arman, art dégénéré, PAS LA PEN ICI” … The reiteration of the cultural program of the 3rd Reich by the French National Front party, in particular with respect to “degenerated art”, was not Arman's cup of tea.
His creator's eye was focused like a witness of his time. And one of his principles with respect to this creativity is held by these two words which he made his motto: “VIEWED, TAKEN”. Two verbs, which accurately imply the energy of a perpetual motion which gives sense to the way he always used reconstruction in his visionary creation. While accumulating, burning, breaking, destroying and restoring the object in his vision, he both asked the question and gave the solution. It is the movement of thought capturing the world to reinvent it, which becomes the creative act. Leaving us all possibility to imagine the gest which we could invent ourselves in face of the “great events which occur today” to reconsider everything… This message remains in his work to signify an era and say that what can change everything is our own ability to use and mobilize our visionary acuity?

 

Did it occur to Arman to be totaly disappointed by one of his work?

- More than once. And as he did not want "bad" work, he destroyed them.
As with any prolific artist there were always mishaps, but he considered that “the more he produced, the more there was a chance to produce the masterpiece”… A point of view that ressembles nature's law which fascinated him, but that may be the source of great discussions.

C'è un museo o una galleria dove Arman avrebbe sognato esporre le sue opere?

- Una cosa è certa, sarebbe stato molto felice di avere una rettrospettiva, del suo vivo, al CENTRE POMPIDOU in Parigi.

Come pensate che Arman avrebbe reagito con la sua creazione ai confronti dei grandi eventi (politici, ecologici) che avvengono oggi ?

- Per l'ecologia, Arman aveva una teoria abbastanza particolare. Rriteneva che per la sopravvivenza del pianeta, l'estinzione dell'umanità fosse forse un male necessario. Pensava che un giorno uno virus o uno retrovirus sarebbe stato abbastanza veloce per mettere a male la crescita dell'uomo su questo piccolo pianeta (del tipo : starnutisci, muori). Non so se aveva letto a Stephen King.

- Arman gradiva il pensiero e la sua potenzialità da immaginare la pluralità di scenari per riflettere sulle questioni dell'umano e della sua interazione con il mondo circostante. Instancabile a cercare di coltivarsi, poteva così moltiplicare le previsioni ipotetiche del nostro futuro. Curioso all'infinito della storia dell'uomo e molto coltivato dal fatto, aveva una visione di futuro poco ottimista del nostro futuro, vedere a volte apocalittico !

- Arman militava contro il razzismo, la segregazione, il nazismo e derive estremiste in generale ed in particolare il fanatismo, religioso o politico. Aveva anche annullato la sua prima retrospettiva in Nizza, per l'inaugurazione del MAMAC, perché Jacques Médecin, il sindaco di Nizza all'epoca, aveva espresso opinioni antisemite ed aveva accolto a braccio aperto, rimettendole le chiavi della città, ad un ex ufficiale nazista.

- Riguarda la politica, era sempre impegnato e diceva che “se non ci si occupa della politica, è la politica che si occupa di noi„. Ciò che può valere nell'attualità da motivarsi a rendersi agli uffici di voto !
Piuttosto a sinistra, considerava che perché la società di consumo continuo occorresse che ci siano più partner e militava perché il terzo mondo esca dalla sua povertà.
È con la sua rappresentatività che faceva traccia. Mi ricordo le manifestazioni del 1° maggio di 2002 in Nizza, per la mobilizzazione contro l'aumento della destra estrema. Egli aveva fatto un cartello formulato come quello : “Studio ARMAN arte degenerata Il PEN NON il PEN QUI„. La ripresa più o meno digerita del programma culturale del 3o reich dal FN, in particolare per quanto riguarda “l'arte degenerata„, non era per soddisfarle!
Il suo sguardo di creatore era messo a fuoco come testimone del suo tempo. Ed uno dei suoi principi quanto a quest'attività tiene di queste due parole di cui faceva la sua valuta: “VU, PRESO„. Due verbi, che implicano bene l'energia di un movimento perpetuo che dà senso al modo in cui ha sempre utilizzato della ricostruzione in quest'attività immaginaria. Accumulando, bollente, frangibile, distrutturando e ristrutturando l'oggetto della visione, chiede la precisazione e dà la soluzione. È il movimento di pensiero che si adatta il mondo a reinventarlo che diventa l'atto creatore. Lasciandoci qualsiasi possibilità ad immaginare il gesto che potremmo pensare anche noi di fronte “ai grandi eventi che avvengono oggi„ per riconsiderare la totalità… Tipo di messaggio di cui la sua opera resta agente per significare un'epoca e dire che ciò che può cambiare tutto, è la nostra capacità di utilizzare e mobilitare la nostra acutezza immaginaria?

È arrivato a Arman di essere completamente deluso da una delle sue creazioni ?

- Più di una volta. E come non voleva mancate, la (le) distruggeva.
Come presso ogni artista prolifico poteva avere del rebus, ma riteneva che “più ci sia produzione più ci sono di possibilità di produrre capi di opere„… Punto di vista che può diventare la fonte di una grande discussione.

Commentaire