Cliquer
ici pour nous envoyer vos questions/Clic here to send us your questions fondation.arman@bluewin.ch |
Que faisait Arman lorsqu'il avait une panne d'inspiration ? Arman, en général, travaillait dans l'urgence, toujours en flux tendu. il compensait son éventuel manque "d'inspiration" par le métier, comme on monte sur scène tous les soirs de la semaine et que l'on est pas forcément dans un bon jour. L'inspiration a quelque chose à voir avec la recherche. Arman reprenait pour lui la phrase de Picasso: "je ne cherche pas, je trouve". J'ai souvent parlé avec lui de "l'inspiration". Il ne croyait pas à ce concept qu'il disait "romantique". On peut dire qu'il avait une sorte d'approche mathématique de son travail. Quand un problème se posait, il essayait de trouver des solutions, des "sorties", à celui-ci. Je crois, mais cela n'engage que moi, que l'inspiration, Arman la trouvait pour une part, la nuit, dans les rêves ; comme je l'ai raconté pour les "shooting colors", où il avait rêvé qu'il visitait une exposition et avait trouvé les œuvres exposées bonnes, alors le lendemain il travailla dans l'atelier à reproduire ce qu'il avait vu en rêve... Mais comme tout artiste, Arman se nourrissait de la vie. Et bien qu'on eût pu s'imaginer quelquefois en le voyant qu'il se prélassait dans une flemme inactive, en vérité, comme une éponge, il s'imbibait. L'inspiration s'appuyait tout autant sur l'émergence d'une idée en dehors du contrôle conscient qui devait secondairement être traitée par la capacité du raisonnement. Une sorte de recherche de l'adéquation (active) entre raison et sentiment, rationnel et irrationnel. Comme il travaillait vite, les pièces étaient vite finies, parce qu'il SAVAIT ce qu'il allait faire ; la petite inconnue était ce qui allait en sortir et la façon dont le hasard allait l'assister et lui donner un coup de pouce. Arman, dans les années où je pus travailler avec lui, ne se mettait pas devant la toile blanche, à attendre que cela vînt. Il allait à l'atelier dans un but précis: FAIRE ! Arman a t'il refusé de travailler certaines matières (plastiques ,bois etc...) ? Pas que je sache. Il refusait de travailler avec des objets qui n'avaient pas de "caractère". Par exemple, il trouvait beau les chatoiements de lumières que génère les CD, mais n'a pas trouvé de "sorties" intéressantes avec ceux-ci, trouvant un peu trop lisse, un peu trop rond, un CD. Ce qui pose la question de ce qu'il entendait par "caractère" où le prime abord, séduisant par l'esthétique, ne constituait pas une motivation au traitement de l'objet. Le travail avec l'objet devenait un engagement relationnel, fidèle à celui qu'il était dans la vie dans son rapport avec les autres ou face à tout sujet interpellant son intérêt. Il nécessitait des aspérités contre lesquelles se frotter, des contradictions pour garder une stimulation. Ce n'est pas pour rien qu'il pratiqua toute sa vie les arts martiaux. Il estimait toute forme d'engagement qui impliquait, jusqu'au corps sous-tendu, une vraie réflexion de l'esprit. Et il avait toujours besoin de... répondant ! Est il arrivé à Arman de commencer une œuvre et de ne pas la finir ? Il lui est arrivé de détruire des pièces qui ne lui semblait pas bonnes. Fidèle à lui même: il avait été, jusqu'au bout, de leur réalisation. |
What did Arman do when he was lacking inspiration ? Arman, in general, worked in the urgency, always stretching his limits.
He was compensating his possible lack of "inspiration" by his
experience, as someone who has to go up on stage every evening of the
week and is not necessarily always in a good day. Inspiration has something
to do with research. Arman took for himself Picasso's sentence : “I
do not seek, I find”. I often spoke with him about inspiration.
He didn't believe in the concept he described as “romantic”.
One can say that he had a kind of mathematical approach of his work.
When there was a problem, he tried to fix it and to find "ways out".
I believe, and it only engages me, that Arman was finding his inspiration,
for a part, at night, in his dreams; like I mentionned for the "shooting
colors", where he had dreamed he visited an exhibition and had found
the works displayed really good, so the following day he worked in the
studio to reproduce what he had seen in his dream. Did it happen that Arman refused to work with some materials (plastic, wood etc…) ? Not that I know of. He didn't want to work with objects which did not
have some “character”. For example, he found beautiful the
shimmer a CD generates, but he didn't find interesting “ways out” with
using them, because a CD was a little too smooth and a little too round
an object. This raises the question of what he meant with the word “character” where
an object esthetically pleasant at first glimpse did not represent a
sufficient reason for treating this object. The work with an object was
becoming a relational engagement, as faithful to the commitments he had
in life in his relationship with others as vis-à-vis any subject
challenging his interest. He needed asperities to rub against and contradictions
to hold a stimulation. It wasn't for nothing that he practiced martial
arts his lifetime. He liked any form of commitment when it implied a
true reflexion of the mind. Did it happen that Arman began a work and didn't finish it ? At times, it happened that he destroyed some works which did not seem good enough to him. Faithful to himself, he was going to the end of their realization... |
Cosa faceva Arman quando aveva un guasto d'ispirazione ? parte la Arman in generale, lavorava nell'urgenza, sempre in flusso
teso. Egli compensava la sua eventuale mancanza "d'ispirazione" con il
mestiere, come si monta su scena tutte le sere della settimana e che
non si è inevitabilmente in un buono giorno. L'ispirazione ha
qualcosa a vedere con la ricerca. Arman riprendeva per lui stesso la
frase di Picasso: “io non cerco, io trovo". Spesso parlai
con lui dell'ispirazione. Non credeva a questo concetto che qualificava
di “romantico". Si può dire che aveva un tipo d'approccio
matematico del suo lavoro. Quando si poneva un problema, intentava trovare
soluzioni, "uscite", a quest'ultimo. Credo, ma solo impegna
a me, che l'ispirazione, Arman la trovava di notte, nei sogni ; come
lo dissi per i "shooting colors", dove aveva sognato che visitava
un'esposizione ed aveva trovato le opere esposte buone, allora il giorno
dopo egli lavoro‘ nel suo studio per riprodurre ciò che
aveva visto in sogno. Rifiuto‘ Arman nella sua vita di lavorare alcune materie (plastica, legno ecc.…) ? Non che sappia. Rifiutava di lavorare con oggetti che non avevano “carattere".
Ad esempio, egli trovava bello i reflessi cangianti che generano i CD,
ma non trovo‘ “uscite" interessanti con questi ; considerava
il CD un po'troppo liscio, un po'troppo rotondo. Ciò che chiede
la precisazione di ciò che intendeva con la parola “carattere" dove
il primo acchito, seducente con l'estetica, non costituiva una motivazione
al trattamento dell'oggetto. Il lavoro con l'oggetto diventava un impegno
relazionale, fedele a quello che egli era nella vita nella sua relazione
con gli altri o di fronte ad ogni argomento che sfida il suo interesse.
Era bisogno delle asperità da sfregarsi e delle contraddizioni
di conservare una stimolazione. Non è per nulla che prattico‘ tutta
la sua vita le arti marziali. Considerava ogni forma d'impegno che implicava,
fino al corpo sotteso, da una vera riflessione dello spirito. Arrivo‘ a Arman di cominciare un'opera e di non finirla ? Gia gli arrivo‘ di distruggere opere che non gli sembravano buone. Fedele a sé stesso, aveva andata fino alla fine della loro realizzazione. |
Commentaire |