|
ARMAN
s'est-il éloigné du mouvement des Nouveaux Réalistes
en s'installant aux États-Unis? Alexandre.
Arman disait que le Nouveau Réalisme était le mouvement
le plus court de l'histoire de l'art... Dix minutes et tout le monde
s'engueulait !
La pensée de ces différents artistes avait été catalysée
par celle de Pierre Restany, "inventeur" du nom et "fédérateur" de
leur préoccupation commune : une perception de la société qui
les entourait et dont ils faisaient partie. Comme pour toutes les grandes
questions dans l'histoire de l'art et plus largement dans l'histoire,
les mêmes réponses surgissent de différents points
même géographiquement éloignés. C'était
vrai lorsque les moyens de communications modernes n'existaient pas ;
l'émergence du Nouveau Réalisme et du Pop Art en sont une
démonstration moderne, avec toutefois un bémol : celle
de la communication entre les différents groupes. La grande constante
est l'abandon (presque total) du pinceau pour représenter le réel
qui se représente par lui-même, et c'est le choix de l'objet,
sa charge (son imprégnation...) par l'artiste qui est garant de
la notion "d'œuvre d'art" (chauffe Marcel !). Puisque
l'on parle de Duchamp, je comprends la fascination de Ben (l'écriture
comme objet de l'écriture n'est-ce pas une démarche nouveau
réaliste?). Arman en tant que plasticien ne pouvait se sentir
qu'à l'étroit dans le carcan d'une pensée simplificatrice
et la réunion de ces jeunes créateurs n'avait d'intéressant
pour lui que la force qui s'en dégageait où l'assemblage
s'avérait nécessaire pour traverser la période de
rodage de leur vecteur d'expression privilégié.
Arman disait qu'il était nécessaire de se confronter afin
de s'aguerrir et de s'affiner, chose qu'il continua de faire aux États-Unis,
en se "frottant" aux artistes américains.
La création ne naît pas d'une pensée unique, mais
d'un faisceau d'imprégnations, de sensations, d'images, d'affects,
de chocs. Le paradoxe tient de la situation de solitude au moment de
la réalisation de la création et de la nécessité du
nombre pour l'amorcer comme pour ensuite la partager avec ceux qui la
reçoivent.
C'est une des raisons qui faisait dire à Arman que nous sommes
tous artistes... |
Did
ARMAN drift away from the Nouveau Réalisme movement when he settled
in the USA? Alexandre.
Arman used to say that the Nouveau Réalisme was the shortest
movement in art history… Ten minutes and then everybody started
having a row with the others !
The thought of these various artists had been catalysed by that of Pierre
Restany, “inventor” of the name and “federator” of
their common concern : a new perception of the society surrounding them
and they were part of. Like all big questions in the history of art and
more generally in history, similar answers emerge at the same time from
various points even geographically distant. It was true when the modern
means of communication didn't exist ; the emergence of the Nouveau Réalisme
and of the Pop Art being a modern demonstration, with however a "nuance" :
the communication between the various groups. What's constant in these
two movements is to leave (almost completely) the brush to represent
a reality which represents itself. The choice of the object, its bearing
(its impregnation…) by the artist which guarantees the concept “of
a work of art” matters the most (heat it up Marcel !). As we're
talking about Duchamp, I understand the fascination of Ben (writing as
the object of writing, isn't this a Nouveau Réalisme approach
?). Arman as a visual artist could only feel cramped for room in the
iron collar of a simplifying thought. Thus, meeting with these young
creators only bore interest to him from the force which emerging from
such meeting where the rallying proved necessary to go through the "breaking-in" period
for the vector of their privileged expression.
Arman said it was necessary to be confronted in order to become tougher
and more refined, something he continued to apply in the USA when confronting
himself to the American artists.
Creation is not born from a single thought, but from a beam of impregnations
and feelings and images and affects and shocks. The paradox is in the
loneliness at the time of achieving a creation when the beginning needs
number as well as sharing with those who receive the creation at the
end.
This is one of the reasons why Arman used to say we all are artists… |
Vorrei
sapere se ARMAN si allontano‘ del movimento dei Nouveaux Réalistes
al installarsi negli Stati-Uniti? Alexandre.
Arman diceva che il nuovo realismo era il movimento più breve
della storia dell'arte…Dieci minuti dopo e tutti sgridavano !
Il pensiero di questi vari artisti era stato catalizzato da quello di
Pierre Restany, “inventore" del nome e “federatore" della
loro preoccupazione comune : una percezione della società che
li circondava e di cui facevano parte. Come tutte le grandi preoccupazioni
nella storia dell'arte ed in misura maggiore nella storia, le stesse
risposte emergono di diversi punti, anche geograficamente distanti. Era
vero quando i mezzi di comunicazioni moderni non esistevano ; l'emergenza
del Nouveau Réalisme e del Pop Art ne stando una dimostrazione
moderna ma con un bemolle : quello della comunicazione fra i vari gruppi.
La grande costante è l'abbandono (quasi totale) del pennello per
rappresentare il reale che si rappresenta per sé, ed è la
scelta dell'oggetto, il suo carico (la sua impregnazione…) da
parte dell'artista che è garante della nozione d'opera d'arte
(scaldalo Marcel !). Poiché si parla de Duchamp, comprendo la
fascinazione di Ben (la scrittura comeoggetto della scrittura non è un
passo verso il Nouveau Réalisme ? ). Arman come plasticante poteva
sentirsi soltanto allo stretto nel giogo dipensiero simplificatore e
la riunione di questi giovani creatori aveva un interesse per lui soltanto
per la forza che se ne liberava dove l'assemblaggio risultava necessario
per attraversare il periodo di rodaggio del loro vettore d'espressione
privilegiato.
Arman diceva che era necessario confrontarsi per aguerrirsi e raffinarsi,
cosa che continuo‘ a fare negli Stati-Uniti “sfregandosi" agli
artisti americani.
La creazione non sorge di un pensiero unico, ma di un fascio di impregnazioni,
di sensazioni, di immagini, di affects, di scosse. Il paradosso tiene
della situazione di solitudine al momento della realizzazione della creazione
e della necessità del numero per innescarlo per in seguito dividerla
con quelli che la riceva.
È una delle ragioni che faceva dire a Arman che siamo tutti artisti… |