ARMAN discutait-il de ses créations avec ses collaborateurs avant de créer ?

Non, pas de ses créations, mais de certains aspects techniques concernant leur réalisation. Il pouvait faire des dessins préparatoires qu'il envoyait à ses fondeurs, lesquels développaient le projet jusqu'à lui soumettre une maquette, dite "bon à tirer". Il pouvait aussi discuter autour de ce qu'il était en train d'imaginer, comme pour chercher dans le discours de l'autre une sorte de confirmation ou d'infirmation innocente de ce qu'il était en train de concevoir. Mais point de conception assistée !
On pouvait lui proposer une idée de pièce, soit une accumulation soit une transculpture soit une idée de monument, mais la soumission s'appuyait sur des techniques qu'il avait déjà employées.
On pouvait aussi lui suggérer des variations sur des techniques qu'il avait déjà utilisées ou lui proposer de nouveaux défis (comme pour les "shootings colors" où il ne voulait plus faire d'instrument seul sur un panneau et devait trouver de nouvelles approches pour continuer à nous montrer une nouvelle réalité de l'objet).
Possiblement, certains collaborateurs purent avoir l'impression d'avoir inventé pour lui, mais alors pourquoi eurent-ils eu besoin d'Arman ?

Éliane, sa première épouse, nous explique très clairement (et vous pourrez le lire bientôt), qu'à l'époque de la "formation" d'Arman, le groupe de jeunes gens qu'ils étaient se renvoyait les idées "comme s'il s'agissait de balles" ; elles rebondissaient de propos en propos et certains se les appropriaient, les intégrant à leur langage en devenir. Là oui, on pourrait parler de discussions créatives. Mais bien qu'Arman eût été un créateur continuellement en mouvance tout au long de sa vie, dès le début des années soixante, son abécédaire ne nécessitait plus de nouveaux signes (caractères, lettres) pour que son vocabulaire se développât.

Did ARMAN discuss his creations with his collaborators before creating them ?

No he didn't, not for his creations, but yes he used to discuss some technical aspects related to the realization of his works. He could make preparatory drawings to be sent to his founders who developed the project until submitting him a lay model (known as "bon à tirer" ie approved for casting). He could also discuss on what he had in mind, as for seeking in the other persons' answers a kind of naive confirmation or invalidation of what he was conceiving. But there was never any "assisted design".
One could propose to him the making of a work, for example an accumulation or a transculpture or a project of monument, but the proposal was based on techniques he had already used.
One could also suggest slight technical variations or new challenges on methods he was already using (like with the "shootings colors", when he no longer wanted to just set an instrument alone on a panel and had to develop new approaches to continue to show us a "new realism" of the object.
Possibly some collaborators may have had the impression to have invented for him, but then what would they have needed Arman for ?

Éliane, his first wife, explains very clearly (and you'll be able to read it soon), that at the time of Arman's “genesis”, they were a group of young people exchanging ideas “as if they were bouncing balls”; ideas were rebounding from speech to speech and some group members were catching them, integrating them into their building up language. In this process yes, one could talk about creative discussions. But though Arman had been a continuously moving creator all of his life, as soon as in the early sixties, his "alphabet" didn't need any new characters in order for his vocabulary to further develop.

Discuteva ARMAN delle sue creazioni con i suoi collaboratori prima di creare ?

No, non delle sue creazioni, ma di alcuni aspetti tecnici per quanto riguarda la realizzazione. Poteva fare disegni preparatori che inviava ai suoi fondatori, che sviluppavano il progetto fino a sottoporgli un modello (detto "bon à tirer", cioè bene a trarre). Poteva anche discutere attorno a ciò che stava immaginando, come per cercare nel discorso dell'altro un tipo di conferma o di infirmazione innocente di ciò che stava concependo. Ma di concezione assistita, no !
Si poteva proporrgli un'idea di parte, sia una accumulazzione sia una trascultura sia una idea di monumento, ma l'offerta si sosteneva su tecniche che aveva già utilizzato.
Si potevano anche suggerirgli variazioni su tecniche usate da lui, o anche proporrgli nuove sfide (come per i "shootings colors", dove non voleva più fare uno strumento solo su un pannello e doveva trovare nuovi approcci per continuare a mostrarci una nuova realtà dell'oggetto). Possibilmente, alcuni collaboratori poterono avere l'impressione di avere inventato per lui, ma allora perché ebbero bisogno di Arman ?

Éliane, il suo primo coniuge, lo spiega molto chiaramente (e voi potrete leggerlo presto), che all'epoca “della formazione„ di Arman, il gruppo di giovane gente che erano, si rinviavano le idee “come se si trattasse di palle„ ; rimbalzassero di opinione in opinione ed alcuni se le adattassero, integrandole alla loro lingua in invenzione. Là sì, si potrebbe parlare di discussioni creative. Ma benché Arman fosse un creatore continuamente in movimento tutta alla lunghezza della sua vita, il suo abecedario non richiedeva più nuovi segni (caratteri, lettere) perché il suo vocabolario si sviluppasse.

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