Dimanche 16 mars

Vos questions, nos réponses: Les Accumulations Renault

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Au début des années 1960, ARMAN travailla sur du matériel industriel fourni par la régie Renault. Cette "collaboration" entre artiste et industrie de masse a donné naissance à de nombreuses œuvres de grande qualité. Pouvez vous  nous expliquer comment ce partenariat se décida et comment il fut déterminant dans l'œuvre d'ARMAN?

En 1967, Claude-Louis Renard chargé des relations avec le personnel, collectionneur, proche d'André Malraux présenta au Président de Renault, Pierre Dreyfus, un projet intitulé "Recherche, art et industrie"; projet visant à donner à des artistes l'aide technique, logistique et financière pour créer des œuvres. Le projet est vaste puisqu'il veut rapprocher le monde de l'art et celui de l'industrie. L'industrie va donner à des artistes les moyens techniques et logistiques ainsi que le potentiel humain et financier pour créer des œuvres.
ARMAN va réaliser 110 pièces : une série d'accumulations à partir des pièces automobiles issues des chaînes de montage. Cette collaboration durera de 1967 à 1974. Arman est heureux de se frotter aux objets qui ne sont pas là l'objet fini:  la voiture. Il explore les morceaux qui cependant en parlent, les tranches de carrosserie, les roulements à billes, les phares et le reste.

On retrouve son souci de toujours d'exploiter un représentatif bien identifiable soit par sa forme ( comme pour les instruments de musique par exemple) soit par sa fonction (cuillères ou fourchettes ou tout ce dont on se sert qui soustend l'activité qui y est attachée). La voiture et l'occupation du terrain qu'elle va prendre dans l'essor industriel du moment fait bien cible à ses préoccupations de créateur : rendre compte et donner à voir la réalité.

Bien entendu la rencontre avec Claude Renard n'est pas insignifiante. La phrase d'Arman: " j'ai eu beaucoup de chance, les bonnes personnes au bon moment", prend ici toute sa signification. Arman s'engage dans le projet avec l'appétit qui est le sien. Ce sera aussi pour ces réalisations qu'Alain Bizos deviendra son assistant. Je pense que le support apporté par ce partenariat à Arman lui permit d'avoir une surface beaucoup plus grande; l'exposition qui en résulta alla jusqu'au Japon. La puissance financière et de communication, l'image de la société lui firent franchir une étape: la démesure était à portée de  sa main.
At the beginning of the sixties, ARMAN worked on industrial material provided by the government owned automobile company Renault. This “collaboration” between an artist and mass industry gave birth to many works of great quality. Can you tell us how this partnership was decided and how it turned out to be fondamental in ARMAN's work? 

In 1967, Claude-Louis Renard in charge of relations with the employees, an art collector and close friend of André Malraux (the french writer and heritage minister) presented to the CEO of  Renault, Pierre Dreyfus, a project entitled “Research, art and industry”; project aimed at providing artists with the technical, logistical and financial help to create works. The project was vast since it wanted to bring closer the art world and that of industry. The latter will give the artists technical and logistical means as well as human and financial resources to create works.
ARMAN made 110 works: a series of accumulations from automobile parts coming directly from the assembly lines. This collaboration last from 1967 until 1974. Arman was happy to be confronted with objects which were not the finished assembled item: the car. He explored parts that are evoking it yet, ie body panels, ball bearings, headlights and all the rest.

One can find here his concern of always exploiting an identifiable representation either through its shape (musical instruments for example) or through its function (spoons or forks or anything used with an underlying activity attached to it). The car and how it will occupy ground in the industrial rise of the time is the right target and matches his preocupations as a creator: to report and give to see on reality.

Of course the meeting with Claude-Louis Renard is not insignificant. Arman's saying: “I was very lucky, the right people at the right time”, takes all its significance here. Arman jumped into the project with all his mighty appetite. Alain Bizos became his assistant at that time to work on these pieces. I think the support this partnership with Renault brought to Arman gave him a much larger reach ; the exhibitoin resulting from it travelled to Japan. The financial and communication powers, the company's image made him reach another level: disproportion was within reach…
All'inizio degli anni 1960, ARMAN lavoro‘ su materiali industriali forniti dall' ente nazionale automobilistica Renault. Questa “collaborazione„ tra artista ed industria di massa ha generato numerose opere di grande qualità. Potete spiegarli come questo partenariato si decise e come fu determinante nell'opera di ARMAN?

Nel 1967, Claude-Louis Renard incaricato delle relazioni con il personale, collezionista, vicino ad André Malraux (scrittore e ministro gallo della cultura) propose al Presidente de Renault, Pierre Dreyfus, un progetto intitolato “Ricerca, arte ed industria„. Progetto che mira a dare ad artisti l'aiuto tecnico, logistico e finanziario per creare opere. Il progetto è vasto poiché vuole avvicinare il mondo all'arte e quello dell'industria. L'industria darà ad artisti i mezzi tecnici e logistici, il potenziale umano e finanziario per creare opere.
ARMAN realizzerà 110 parti : una serie di accumuli a partire dalle parti automobili derivate dalle catene d'assemblaggio. Questa collaborazione durerà dal 1967 al 1974. Arman è felice di sfregarsi agli oggetti che non sono l'oggetto finito: l'automobile. Esplora i pezzi che tuttavia ne parla, la carrozzeria, i rotolamenti a biglie, i fari ed il resto.

Si trova la propria preoccupazione sempre di sfruttare un rappresentativo ben identificabile sia con la propria forma (gli strumenti musicali ad esempio) sia con la propria funzione (cucchiai o forchette o tutto e questo di cui si serve e sottotende l'attività che vi è attaccata). L'automobile e l'occupazione del terreno che prenderà nell'aumento industriale del momento fa bene obiettivo alle sue preocupazioni di creatore: rendere conto e dare a vedere la realtà.

Naturalmente l'incontro con Claude-Louis Renard fu importante. La frase di Arman: “ho avuto molta fortuna, le buone persone al buon momento„, prende qui tutto il suo significato. Arman si impegna nel progetto con l'appetito che è suo. Sarà anche per queste realizzazioni che Alain Bizos diventerà il suo assistente. Penso che l'appoggio che questo partenariato portato a Arman lui permise di avere una superficie molto più grande ; l'esposizione che ne risulto‘, viaggio‘ fino al Giappone. La potenza finanziaria e di comunicazione, l'immagine della società gli feccero superare una tappa: la dismisura era a portata della sua mano.
Commentaire

"tu vas quand même pas passer ta vie à empiler des réveils." Dixit Marcel Duchamp à Arman.

"à accumuler des réveils" , Arman lui-même aimait à rappeler cette boutade de Duchamp pendant leur échanges aux échecs les jeudis après-midi à NY. L'accumulation avait pour Arman autant de facettes que tous les objets qu'il accumulait. Mais avec cet appétit féroce qu'il avait pour son travail, il n'a pas fait qu'accumuler, c'est clair. Jusqu'au bout il s'est "éclaté" à découvrir de nouveaux sentiers, de nouvelles "sorties" et "solutions". Nombreux sont ceux qui ont suivi et suivront cet infatigable découvreur, parfois sans même le savoir....