Le
16 Novembre 2005, nous étions à Nice, c'était
la veille de l'anniversaire d'Arman. Il y est né le 17 Novembre
1928. Il aurait eu 77 ans.
Après la cérémonie du 27 Octobre, j'avais été approchée
par la Mairie de Nice qui voulait lui rendre hommage. Ça aurait été bien,
le 17 Novembre, mais ce n'était pas possible, alors on a choisi
le 16 pour que tout soit en place pour le Day After...
Le protocole de Nice a organisé la partition avec moi et j'ai
attiré son attention sur le fait qu'il fallait informer Corice.
Entre temps, elle et moi avions
échangé difficilement autour d'un sujet délicat...
Je l'avais contacté
pour lui signifier ma position de porte parole de la fratrie et surtout,
je voulais très fort réussir à concilier des divergences
pour parvenir a accomplir la tâche qu'Arman m'avait confiée:
prendre soin de TOUS les enfants quand il ne serait plus là pour
le faire...
Le sujet délicat, c'était les cendres de notre père...
Le caveau de la famille est à Vence, tout comme la propriété familiale
(nous aurons l'occasion d'en reparler...).
Il était important pour nous tous qu'il puisse y rejoindre son
père, sa mère et son fils.
Quoique jamais personne n'ait pu confirmer qu'il souhaitait être
incinéré, l'avantage de cette décision à New
York permettait le facile du geste: le partage des cendres.
Le sujet délicat tenait donc à gagner l'acceptation à rapatrier
une petite pincée de lui...
Et j'étais assez contente d'avoir gagné la cause: cela
aidait à calmer les esprits en souffrance exacerbée du
moment...
L'hommage à Nice et le lendemain son anniversaire rendait la
chose propice.
Seulement, je n'ai plus pu joindre Corice, elle était aux abonnés
absents...
Nous espérions vraiment que l'hommage de sa ville natale aiderait à ce
que la question avance.
Elle a avancé, la question... Deux jours avant l'inauguration
du parvis Arman, le protocole de la mairie m'a appelé pour me
dire que tout était changé dans le cérémonial;
Corice venait pour imposer sa chorégraphie.
Nous étions INTERDITS de parler !
Bon, vous ne nous connaissez pas bien encore, mais les fruits ne tombent
jamais loin de l'arbre, comme on dit. Mon père, on ne l'a jamais
fait taire.
Arman était un artiste engagé contre toute forme d'injustice,
d'intolérance, d'oppression et de ségrégation.
Il disait de lui:
"engagé, mais pas militant".
Amnesty International en garde les traces. Côté ségrégation,
l'actualité de ma situation faisait vraiment paradoxe!
Nous n'en étions plus à un paradoxe près. Alors,
j'ai pris mon téléphone à
bras le corps pour demander de l'aide à la presse et faire passer
mon message aux niçois malgré tout. J'en profite en passant
pour les remercier de leur soutien.