La
Gazette A.R.M.A.N. DU SAMEDI 29 AVRIL 2006
BIDONVILLE, PROPRIETE PRIVEE, ENTREE INTERDITE.
(english version
at the end of french text)
Après l'hommage de Nice, nous voici sur la route familière
vers Vence et la propriété familiale devenue le camp de base
d'Arman: le Bidonville.
Ce sont les parents d'Arman qui acquièrent
le terrain
et sa cabane du début...
(Les
trois mousquetaires et leur grand-mère, Pachatte, la mère
d'Arman)
Maintenant, tout est à la mesure de l'ampleur du bonhomme
et l'endroit fait miroir à ce qu'il est devenu.
LE BIDONVILLE, C'EST ARMAN.
Le mercredi
30 novembre 2005, la Ville de Vence organise à son tour son hommage.
Monsieur le Maire, vous avez fait ce qu'il fallait pour nous donner notre
place et éviter de faire du vent sur les cendres au risque d'activer
les braises...
Tout fut simplifié des tenants aux aboutissants: Corice était
repartie chez elle, à New York.
Notre père aurait été content du film projeté.
Les élèves du Collège posaient
à Arman des questions essentielles quand on est des enfants:
"quel père étiez vous?".
Moi, j'avais collectée auprès des petits enfants de la famille
quelques phrases pour témoigner.
"Avec lui, les mots, ils étaient posés, ailleurs..."
"Ta vocation malicieuse à oser. Oser être différent,
oser faire des choix... "
"Les éclats de rire grâce à toi, conteur de blagues,
de faits divers et aussi de mémoires..."
"Tu n'as pas disparu, on se reverra..."
Tout était juste et chaleureux, avec les amis de toujours...
Pour donner raison à la suite de la filiation qui venait nous rappeler
qu'il y avait décès, mais non la mort...
On se sentait chez nous...
Sur la place de la Mairie de Vence.
Parce que, par contre sur la propriété familiale, qui nous
a vu grandir et que nous avions vu s'agrandir, il était arrivé un
drôle de chambardement!
Toutes les serrures avaient été changées... On avait
plus les clefs.
La nichée des petits enfants venue de Montpellier pour retrouver l'odeur
de leur grand-père a eu un sacré choc...
Nous n'avons pas molli, nous les deux aînées; notre père
nous a éduqué dans cette précaution: quand il lui arrivait,
comme tout le monde de se montrer injuste, il nous disait: "l'injustice
est un apprentissage qui fait partie de la vie".
On s'en est souvenu et on leur a transmis ce jour là ce qu'il nous
a appris...
Mais c'était bon, de se retrouver dans la tendresse des mots et aussi
les pissaladières pour se redonner le goût d'antan et l'appétit...
Parce que, boire et manger, depuis quelques temps nous faisaient quelques
serrements d'estomac...
Nous avions compris qu'il faudrait faire le deuil définitif du retour
des cendres, tout comme nous avions dû faire celui de son retour en
France pendant l'été 2005...
Et pourtant, il a essayé de toutes ses forces de rentrer chez nous...
Je ne crois pas que ce soit seulement à cause de ce qu'il avait toujours
affirmé:
"LA FRANCE EST MA BASE CULTURELLE".
Arman
était un patriarche avec un rêve de ceux qui ont du mal à se
réaliser: regrouper tout son monde affectif dans la même arche...
Soit tranquille, papa, Anne et moi on s'est refait le serment de notre fratrie
d'origine quand tu nous a présenté Alexandre Dumas et que nous
sommes devenus les trois mousquetaires:
"UN POUR TOUS, TOUS POUR UN".
Ce qu'Arman a imaginé, nous avons décidé de le réaliser.
On vous dira, comment on va faire.
A samedi prochain...
A.R.M.A.N.
Gazette SATURDAY APRIL 29th 2006
BIDONVILLE, PRIVATE PROPERTY, DO NOT ENTER.
After the tribute to Arman in Nice, here we are on the familiar road to Vence
and the Family property that became Arman base camp in France: "Le Bidonville".
Arman's parents bought the property
almost half a century ago
when it was just a large land with a hut on it.
(The "three
musketeers" with their grand-mother, Pachatte, Arman's mother)
Now everything there, is at the scale of our giant man
and the place is a mirror of his insatiable creativity.
"LE BIDONVILLE" IS
ARMAN.
On Wednesday,
November 30th 2005, the city of Vence organises its own tribute to Arman.
Mister Mayor, you did very well in giving us our place in this event as well
as in avoiding to blow wind on the ashes that could have lit up embers...
Everything became simple from the ins to the outs of it: Corice had gone
back home, in New York.
Our father would have been happy with the movie that was shown. The students
from junior high school were asking him these essential questions when you
are a child:
"What sort of father were you?"
I had gathered from the grand-children a few citations to attest.
"With him, words were laid down elsewhere..."
"Your mischievous vocation to dare. Dare being different, dare making
choices..."
"The bursts of laugh with you, teller of jokes, anecdotes and also memories..."
"You did not disappear, we'll meet again..."
Everything was right and warming with the friends from all times...
And proving right our young lineage suite who had just reminded us that there
had been bereavement, but not the end....
We felt at home...
Outside the city hall in Vence...
But, in contrast at the family property where we grew up and where we had
seen everything become bigger, some strange upheaval had happen!
All the locks had been changed... We had no keys and were no longer welcome.
The youngest grand-children who came from Montpellier to retrieve the "smell" of
their grand-father had quite a choc...
We, Anne and I the two older ones, did not wane, our father brought us up
with this precaution: when he happened as anyone, to be unfair with us, he
used to say: "injustice is a learning process that is part of life".
We remembered it that day our children were in Vence and we passed
onto them what he taught us...
It was good to gather together at this tribute in Vence, with the tenderness
of the words and also the "pissaladieres" to regain the taste of
old times and appetite...
Indeed, in the recent days drinking and eating were giving us some tightening
in the stomach...
We realized that we had to definitely kiss good bye to the return of the
ashes, like we had to give up on our father's return to France during the
summer 2005...
Although he tried very hard to come back... I don't think it was only because
of this statement he always made:
" MY CULTURAL FOUNDATION IS FRANCE"
Arman was a patriarch with this dream of those so hard to achieve: gather
all of his loved ones in the same arch...
Be assured, papa, Anne and I have renewed our original brotherhood oath from
when you introduced us to Alexander Dumas and we became the three musketeers:
"ONE FOR ALL, ALL FOR ONE".
What Arman had imagined, we decided to realize it. We'll tell you how
we'll do this.
To next Saturday...
Commentaires
Il commence à me manquer...vraiment. C'est
qu'on se voyait pas si souvent tous les deux. Mais à chaque
fois, il me disait : "ça fait plaisir de te voir".
Et Arman ne disait jamais ce qu'il ne pensait pas...et nous non plus,
pas le genre de la famille. Alors oui, battons-nous pour être
digne de lui.
c'est mon premier commentaire
car c'est le premier article qui me fait bondir.
quand je pense qu'elle nous a fermé la porte a un endroit plein
de souvenirs, ce n'est pas normale qu'on est plus le droit d'y
retourner, mais la vie est faite ainsi, Arman l'aimait, et voilà
où on en est, et voilà où il en est.
On attend la prochaine avec impatience...
C'est bon d'entendre parler de lui!